Cheikh Sokhna

Equipe 3

Maladies infectieuses emergentes et persistantes en Afrique de l’Ouest

UMR D 257 Vecteurs – Infections Tropicales et Méditerranéennes (VITROME)
Aix-Marseille Université (AMU), Institut de Recherche pour le Développement (IRD) – Service de Santé des Armées (SSA)

Stratégie Scientifique et Perspectives

L’équipe 3 de VITROME est localisée à Dakar au Sénégal. Les principaux objectifs seront 1) Etudier l’identification, la mesure et l’analyses épidémiologiques des déterminants de la résistance humaine au paludisme, 2) Etudier l’évolution des taux de mortalité attribuables au paludisme et leurs relations avec les interventions de lutte contre le paludisme, 3) Etudes les maladies tropicales infectieuses à transmission vectorielle, 4) Etudier les causes de fièvre et la biodiversité des agents pathogènes émergents au Sénégal, 5) Etudier la schistosomose urogénitale causée Schistosoma haematobium. Ce programme s’appuie des systèmes de surveillances sanitaire et démographiques situés au Sénégal (Bambey/Mbour/Fatick 602 000 habitants, Niakhar 47 000, Mlomp 9 000, Bandafassi 13 000 et Dielmo/Ndiop 900) et un réseau régional en Afrique de l’ouest. Ce travail fournit au ministère de la Santé et à la communauté scientifique de nouvelles données concernant l’étiologie, le diagnostic et le traitement des maladies infectieuses tropicales.

Sites et POCs

Politique qualité 2021

Projet 1. Paludisme

a) Identification, mesure et analyse épidémiologiques des déterminants de la résistance humaine au paludisme

Le projet a débuté en 1990 à Dielmo et en 1993 à Ndiop. A partir de l’histoire individuelle biologique, clinique et épidémiologique de 900 villageois suivis quotidiennement par l’IRD et l’Institut Pasteur de Dakar, il s’agit de décrire l’hétérogénéité individuelle de la réponse à l’infection et à la maladie, de rechercher ses déterminants biologiques et épidémiologiques innés ou acquis, et de quantifier et modéliser leur importance. Les données et prélèvements recueillis font également l’objet d’analyses visant d’une part à contribuer au développement d’un vaccin antipaludique, d’autre part à définir de nouvelles stratégies thérapeutiques et préventives. Ce projet sans équivalent dans la recherche sur le paludisme sera poursuivi ces prochaines années.

b) Evaluation de l’impact sur les taux et causes de décès du remplacement de la chloroquine par l’association artesunate-amodiaquine pour le traitement du paludisme au Sénégal

Ce projet a débuté en 2006 lors de la mise en place par le Ministère de la Santé de l’association artesunate-amodiaquine pour le traitement du paludisme dans tous les dispensaires du Sénégal. La chloroquine est désormais remplacée par des combinaisons thérapeutiques et il s’agit de continuer à mesurer l’impact des nouveaux médicaments sur la morbidité, la mortalité et la transmission du paludisme à Mlomp, Dielmo, Ndiop, Niakhar et Bandafassi. Parallèlement, les autres causes de décès chez les enfants et les adultes seront étudiées.

c) Activités entomologiques

Les traitements par les combinaisons avec les dérivés de l’artémisinine et les moustiquaires imprégnées sont en place partout au Sénégal depuis 2008. Les  questions que l’on se pose sont: 1) l’utilisation massive des moustiquaires imprégnées a-t-elle modifié la structuration génétique des populations anophéliennes, 2) il y a t-il une modification du comportement trophique et de l’agressivité de ces deux espèces pouvant influer sur leur rôle vecteur et 3) quels sont les différents types et mécanismes de résistance impliqués. L’équipe envisage de déterminer les niveaux, types et les mécanismes de résistance aux insecticides chez les vecteurs du paludisme et suivre l’évolution de la résistance à Dielmo, Ndiop.

d) Microbiote des vecteurs du paludisme à Dielmo et Ndiop

L’équipe continuera à explorer le microbiote des vecteurs du paludisme à Dielmo et Ndiop. L’objectif est d’étudier les relations entre certaines bactéries et le plasmodium. Les résultats préliminaires montrent que la présence de la bactérie Asaia sp semble antagoniste à celle de P. falciparum chez le moustique. L’utilisation de bactéries appartenant au microbiote du moustique peut être une alternative pour la lutte biologique.

Projet 2. Causes des fièvres non palustres et biodiversité des pathogènes émergents

En Afrique, une conséquence indirecte mais majeure de l’effondrement de la morbidité due au paludisme a été d’augmenter de façon considérable la part des fièvres d’autres origines dans la pathologie générale et tout particulièrement dans les motifs de consultation en dispensaire. L’objectif principal des recherches est d’identifier les agents pathogènes non diagnostiqués en pratique médicale courante afin d’améliorer la prise en charge des malades et à fournir au Ministère de la Santé et à la communauté scientifique des données nouvelles sur l’étiologie, le diagnostic et le traitement des fièvres confondues avec le paludisme ou considérées comme étant d’origine indéterminée. Parallèlement à nos activités de recherche sur les maladies infectieuses émergentes, nous envisageons de développer plusieurs actions de recherche comme :

a) Evaluation de la promotion de l’hygiène corporelle dans la prévention des maladies infectieuses en milieu rural au Sénégal

Cette etude nous permettra d’évaluer l’influence de savon sur la survenue de syndrome infectieux en corrélant la composition microbienne cutanée.

b) Traitement des malades fébriles non palustres au Sénégal avec la doxycycline en dose unique en comparaison avec l’amoxicilline

Il s’agit d’un essai clinique pragmatique comparant deux produits (amoxicilline et doxycycline) déjà présents sur le marché pour prendre en charge les maladies infectieuses fébriles.

c) Ampleur et conséquences de l’infection chronique par le virus de l’hépatite B (VHB) dans un pays d’Afrique de l’Ouest à forte endémicité (Sénégal)

Un des objectifs de cette étude est d’estimer la prévalence de l’infection chronique par le VHB en population générale et l’efficacité vaccinale chez les enfants dans la zone rurale de Niakhar au Sénégal.

d) Vaccination néonatale contre l’hépatite B en Afrique (NéoVC)

En 2009, l’OMS recommande une vaccination anti-VHB dans les 24 heures suivant la naissance pour prévenir la transmission mère-enfant. L’objectif de cette étude est de développer une stratégie pérenne et adaptée au contexte local pour vacciner contre l’hépatite B les nouveau-nés dans les 24 premières heures de vie les bébés.

e) Utilisation d’outils innovants pour le diagnostic des maladies parasitaires au Sénégal

En collaboration avec l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal), la technique de PCR en temps réel (qPCR) sear compare à l’examen microscopique dans la détection des parasites intestinaux, ainsi que l’utilisation du MALDI TOF MS pour différencier l’urine infectée ou non avec Schistosomia spp. parasites, qui représentent un problème majeur de santé publique en Afrique subsaharienne (JEAI-IRD financée 2018-2020).